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dimanche 23 septembre 2007 - 19h05
Les électeurs malgaches ont voté dimanche dans le calme aux élections législatives anticipées provoquées par la dissolution de l'Assemblée nationale décidée par le président Marc Ravalomanana, dont le parti est le grand favori du scrutin.
Aucun incident n'a été signalé par les autorités pendant la journée dans la Grande Ile. Les bureaux de vote, ouverts vers 07h00 (04h00 GMT), ont fermé à partir de 18h00, selon un correspondant de l'AFP à Antananarivo.
Dans plusieurs bureaux de vote de la capitale, la participation semblait inférieure aux précédents scrutins.
"L'élection est très calme, ce qui est rare en Afrique, mais tout le monde est concerné. Je suis très fier des Malgaches", a déclaré à la presse le président Ravalomanana après avoir voté dans la capitale.
"Je ne suis pas lasse, c'est le seul moyen que j'ai d'exprimer ma volonté. Il y a des gens qui n'ont pas la liberté politique, qui pleurent pour ça, alors c'est normal d'aller voter", a commenté une électrice, Hery Andriamananjara, 50 ans.
D'autres électeurs étaient nettement moins enthousiastes. "Mon père voulait voter, alors je suis venu. Mais moi ça ne m'intéresse pas, j'ai voté à la présidentielle. Les députés, ils ne servent à rien", jugeait Nirina (ndlr: pas de nom de famille), 19 ans.
Près de 7,5 millions d'électeurs sur une population d'environ 18 millions d'habitants étaient appelés à voter dans 17.586 bureaux de vote pour un scrutin majoritaire à un tour.
637 candidats se disputent les 127 sièges à pourvoir. Le TIM (J'aime Madagascar), parti fondé par M. Ravalomanana à la veille du scrutin législatif de 2002, est largement favori. En 2002, il avait emporté 108 sièges sur 160.
Depuis, de nombreux députés ou leaders politiques ont toutefois pris leurs distance avec le pouvoir, comme l'ancien président de l'Assemblée nationale Jean Lahiniriko, arrivé deuxième à l'élection présidentielle de décembre 2006, et candidat à sa réélection à Betioky (1.100 km au sud-ouest d'Antananarivo).
En outre, la direction du parti subit les pressions ces dernières semaines d'une frange réformatrice, qui présente ses propres candidats sous une bannière indépendante malgré un soutien affiché au chef de l'Etat.
La Haute cour constitutionnelle (HCC) a vingt jours après la réception du dernier pli électoral pour proclamer l'ensemble des résultats.
Le scrutin a été provoqué par la dissolution de l'Assemblée nationale le 24 juillet. M. Ravalomanana avait justifié cette dissolution par "le besoin de cadrer aux impératifs de développement du pays" et d'assurer la cohérence entre le parlement et les objectifs de son "Madagascar Action Plan" (MAP).
Le MAP est un ambitieux programme de développement quinquennal (2007-2012) du pays, l'un des plus pauvres du monde, dont la future assemblée devra voter le budget.
Face au parti présidentiel, l'opposition a formé une plateforme électorale qui présente des candidatures communes dans certaines circonscriptions, et a reproché à l'administration de faire obstruction à ses candidats.
Ces griefs à l'encontre du pouvoir ont animé la campagne de l'opposition, qui dispose de peu de moyens financiers et qui ne propose pas d'idées très différentes de celle du pouvoir.
C'est la troisième fois en moins d'un an que les Malgaches sont appelés aux urnes pour un scrutin national.
Le 3 décembre 2006, M. Ravalomanana avait été réélu au premier tour à la présidentielle (54,79% des suffrages). Le 4 avril, une révision constitutionnelle lancée à l'initiative du pouvoir a été approuvée par référendum par 75,38% des électeurs.